Infolettre 73 – 12 janvier 2018 : Oméga-3 et rythme cardiaque • Ginkgo biloba et AVC • Vitamine D et marqueurs de l’inflammation Vitamine DUn faible statut en vitamine D est un important problème de santé publique dans le monde entier, dans tous les groupes de population mais il est encore plus fréquent chez les personnes âgées. L’importance de la vitamine D pour l’absorption et la métabolisation du calcium dans les os est bien connue. D’autres études ont montré qu’un faible niveau de vitamine D pourrait favoriser l’apparition du diabète de type II, de la polyarthrite rhumatoïde, de la sclérose en plaques, du cancer, de la sarcopénie et de bien d’autres maladies. Une concentration élevée de bio-marqueurs inflammatoires comme le fibrinogène plasmatique, le nombre de globules blanc ou la protéine C-réactive a été associée à des maladies inflammatoires chroniques comme les maladies cardio-métaboliques. Des études ont montré qu’une concentration élevée de 25(OH)D pourrait avoir un effet protecteur contre les maladies cardiovasculaires. Une étude[1] a été mise en place avec pour objectif d’évaluer l’association existant entre les concentrations de 25(OH)D et trois marqueurs de l’inflammation : le fibrinogène, la protéine C-réactive et le nombre de globules blancs. Les chercheurs ont utilisé pour cela les données provenant de la Longitudinal Study of Ageing (ELSA). ELSA a été définie comme représentative de personnes âgées de 50 ans et plus, de la population générale d’Angleterre. Les résultats de l’analyse montrent que les niveaux de la 25(OH)D étaient associés à deux ou trois des marqueurs de l’inflammation étudiés. L’association inverse et indépendante entre la 25(OH)D sérique et l’inflammation suggère que la vitamine D pourrait avoir un rôle potentiellement anti-inflammatoire chez des anglais âges appartenant à la population générale. Il existe cependant une controverse : est-ce la vitamine D qui fait diminuer l’inflammation ou celle-ci qui abaisse les concentrations de vitamine D. [1] De Olivera C et al., Vitamin D and inflammation markers : cross-sectional analyses using data from English longitudinal study of ageing (ELSA). Journal of Nutritional Science 2017, 6(e1) : 1-6. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Ginkgo bilobaUn accident vasculaire cérébral ischémique (AVC) est la conséquence d’un manque d’apport d’oxygène dans une partie du cerveau. Une thrombose ou occlusion de la carotide interne ou une embolie ou migration d’un caillot ou d’un débris de dépôt graisseux cérébral à partir d’une sténose, rétrécissement d’une carotide. Cela provoque une diminution de l’irrigation d’une partie du cerveau avec pour conséquences un déficit neurologique, une paralysie plus ou moins importante de la zone cérébrale atteinte. Un grand nombre de personnes ayant survécu à un AVC souffrent d’un déclin cognitif qui peut se traduire par un trouble cognitif vasculaire et une maladie d’Alzheimer. L’extrait de ginkgo biloba, un arbre millénaire, était utilisé en chine comme remède pour la mémoire, la dépression, les acouphènes ou la confusion. Des travaux scientifiques ont montré que l’extrait de ginkgo biloba protège des lésions cérébrales ischémiques en neutralisant les radicaux libresUn radical libre est un atome ou une molécule qui possède un électron célibataire parce qu’il ... et l’activité de la protéine C-réactive. De cette façon, il inhibe la contraction des petites artères, la dilatation des vaisseaux sanguin cérébraux et accroit la circulation sanguine dans le cerveau. Des chercheurs[1] ont examiné 348 patients ayant fait un AVC dans l’objectif d’évaluer le potentiel de l’utilisation du ginkgo biloba dans le traitement de l’AVC et de ses effets secondaires sur le déclin cognitif. Ils ont également évalué les effets secondaires d’une dose de 450 mg quotidienne d’extrait de ginkgo biloba. 179 patients ont reçu quotidiennement 450 mg d’extrait de ginkgo biloba avec 100 mg d’aspirine et 169, dans le groupe témoin, ont seulement reçu 100 mg d’aspirine par jour. Les données sur les sujets à leur entrée dans l’étude qui a duré six mois étaient similaires pour les deux groupes. Les résultats aux différents tests d’évaluation de la cognition étaient significativement plus élevés dans le groupe recevant l’extrait de ginkgo biloba et l’aspirine que ceux du groupe ne recevant que l’aspirine. D’autres tests ont révélé une amélioration du déficit neurologique, des critères de fonctionnement général et de la fonction exécutive avec la prise de ginkgo biloba. Selon les auteurs de l’étude, les mécanismes par lesquels le ginkgo biloba exercerait ses effets bénéfiques incluraient la prévention de la mort cellulaire programmée et l’augmentation de la circulation sanguine cérébrale. Pour les chercheurs d’autres essais plus vastes sont nécessaire pour être en mesure d’analyser des sous-groupes avec différents degrés de sévérité de l’AVC et des troubles du fonctionnement cognitif. [1] LI S. et al., Ginkgo biloba extract improved cognitive and neurological functions of acute ischaemic stroke : a randomised controlled trial. BMJ, 2017 ; Vol 2 : Issue 4. Oméga-3Un rythme cardiaque au repos élevé est apparu comme un nouveau facteur de risque de mortalité cardiovasculaire et par toute cause. En novembre 2016, un chercheur de l’Inserm, un institut de recherche français, avait présenté à l’occasion du congrès annuel de l’American Heart Association, les résultats d’une étude révélant l’existence d’un lien entre l’abaissement de la fréquence cardiaque au repos et la réduction du risque de mortalité. Cette étude portait sur plus de 4000 hommes âgés de 42 à 53 ans et était la première à mettre en évidence l’influence de l’évolution du pouls au repos sur le risque de mortalité au cours du temps. La fréquence cardiaque est un indicateur de l’effort produit par le cœur pour adapter l’afflux sanguin aux besoins de l’organisme. Les résultats de l’étude montrait que comparés aux hommes dont la fréquence cardiaque de repos restait stable au cours des cinq années d’observation, le risque de mortalité était abaissé de 18 % chez les hommes dont la fréquence cardiaque a diminué de plus de 7 battements par minute. A l’inverse, chez les hommes dont la fréquence cardiaque avait augmenté, le risque de mortalité était 47 % plus élevé Les effets d’une supplémentation en acides gras essentiels oméga-3 sur le rythme cardiaque ont déjà été évalués dans plusieurs études cliniques. Une méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét...[1] fait le point sur leur capacité à ralentir le rythme cardiaque et différencie les effets de l’EPA, l’acide eicosapentaénoïque et du DHA, l’acide docohexaénoïque. Un total de 51 études randomisées contrôlées avec environ 3 000 participants ont été inclues dans cette méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét.... Les résultats montrent qu’une supplémentation en oméga-3, par rapport à la prise d’un placebo, réduit le rythme cardiaque. Par ailleurs, C’est le DHA plutôt que l’EPA qui, par rapport au placebo, réduit le rythme cardiaque au repos. D’autres études devront déterminer si la réduction du rythme cardiaque au repos par les oméga-3 en général et plus spécifiquement par le DHA est associée à une amélioration des patients malades et à un meilleur profil de santé dans la population générale. [1] Hidayat K et al., Effects of omega-3 long-chain polyunsaturated fatty acid supplementation on heart rate: a meta-analysis of randomized controlled trials. European Journal of Clinical Nutrition (2017) doi : 10.1038/s41430-017-0052-3 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 26 janvier 2018