Infolettre 30 – 17 mars: Cacao et santé cardiovasculaire • Extraits de piments et dépense énergétique • Oméga-3 et ménopause CacaoLes fèves de cacao sont riches en flavanols, une catégorie de flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit..., principalement de la catéchine, de l’épicatéchine et de la quercétine, qui ont des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Plusieurs études ont déjà montré que les flavanols agissent sur la santé cardiovasculaire par au moins deux mécanismes : ils inhibent l’activation des plaquettes et améliorent le fonctionnement de l’endothélium. Une activation anormale des plaquettes sanguines et un dysfonctionnement de l’endothélium sont deux des principaux mécanismes impliqués dans les maladies occlusives des artères. Les plaquettes, les cellules responsables de la coagulation sanguine, jouent un rôle majeur dans les maladies coronaires ; on les trouve sur les sites des premières lésions de l’athérosclérose. Lorsqu’elles sont activées, elles sécrètent des facteurs de croissance bêta de transformation des protéines ou de croissance épidermique qui conduisent à la prolifération des muscles lisses et à la progression des lésions de l’athérosclérose. Une augmentation de la réactivité et de l’agrégation plaquettaires est associée à un risque plus élevé de maladie coronarienne récurrente. L’endothélium est la paroi interne des artères et est en contact direct avec des constituants toxiques présents dans le sang, tels les LDLLes low density lipoproteins ou lipoprotéines de basse densité constituent un groupe de lipoproté... oxydés et les triglycérides. C’est un tissu dynamique composé de cellules squameuses, directement impliqué dans la régulation des processus qui entretiennent le tonus et fonctionnement des vaisseaux sanguins et le système cardiovasculaire dans son ensemble. Lorsque l’endothélium ne fonctionne plus correctement, les plaquettes, sont dangereusement suractivées. Cela peut entraîner la brusque apparition d’un caillot sanguin ou contribuer à la progression de l’athérosclérose en stimulant l’inflammation. La diminution de l’oxyde nitrique, souvent causée par l’oxydation des LDLLes low density lipoproteins ou lipoprotéines de basse densité constituent un groupe de lipoproté... ou d’autres composants du sang, est l’un des premiers mécanismes impliqués dans le dysfonctionnement de l’endothélium. Il régule l’élasticité vasculaire, entretient les contractions cardiaques, prévient les lésions sur les vaisseaux et participe à la protection contre l’athérosclérose. Avec les années, la fonction endothéliale s’altère et l’oxyde nitrique se raréfie. Les artères rencontrent alors des difficultés pour se contracter et se relaxer ayant perdu l’élasticité de leur jeunesse. Le rétrécissement progressif et l’occlusion des artères vieillissantes constituent un risque majeur de maladie cardiovasculaire. Les personnes souffrant de maladies des reins ont un risque plus important que les autres de développer des problèmes cardiaques. Des chercheurs ont conduit une étude[1] randomisée, en double aveugle et contrôlée contre placebo sur 57 personnes. Ils leur ont fait ingérer quotidiennement pendant 30 jours une boisson contenant 900 mg de flavanols de cacao ou une boisson de contrôle sans flavanols. Dans l’ensemble, la dilatation des vaisseaux sanguins liée au flux sanguin était améliorée de 53 % juste après l’ingestion de flavanols par rapport à celle du placebo et était sans effet sur la pression sanguine. La consommation pendant 30 jours de flavanols de cacao a conduit à un accroissement de 18 % de la dilatation induite par le flux sanguin ainsi qu’à une réduction de la pression sanguine diastolique et à une augmentation du rythme cardiaque. Les chercheurs concluent de ces résultats que l’ingestion de flavanols de cacao atténue le dysfonctionnement endothélial provoqué de façon ponctuelle et chronique par l’hémodialyse chez des patients avec une maladie rénale à un stade terminal et, par suite, améliore le fonctionnement vasculaire chez cette population à haut risque. De plus vastes essais cliniques sont nécessaires pour savoir si ces effets peuvent se traduire par une amélioration du pronostic cardiovasculaire chez des patients avec une maladie rénale en phase terminale. Note L’EFSA a validé une allégation de santé : « Les flavanols de cacao contribuent à maintenir la vasodilatation endothélio-dépendante, ce qui favorise une circulation normale ». L’avis ajoute que pour obtenir les effets allégués, il faut consommer 200 mg de flavanols de cacao par jour et que cette quantité peut être fournie par 2,5 g de poudre de cacao riche en flavanols ou 10 g de chocolat noir riche en flavanols. [1] Rassaf T, et al. Vasculoprotective effects of dietary cocoa flavanols in patients on hemodialysis: a double–blind, randomized, placebo–controlled trial. CJASN. December 2015 [epub ahead of print]. doi: 10.2215/CJN.05560515 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Extraits de pimentsLe mot piment est un nom vernaculaire utilisé pour désigner plusieurs espèces de plantes annuelles de la famille des Solanacées. Les piments rouges appartiennent tous au genre Capsicum. Ils poussent principalement au Mexique et dans le sud-est des États-Unis. Le piment ou poivre de Cayenne est rouge. Il est connu des indigènes d’Amérique tropicale depuis des millénaires. On a trouvé des preuves archéologiques de sa culture datées de 7 000 ans avant J.-C. Chez les Aztèques, sa consommation mélangée à du chocolat semble avoir été réservée à la famille royale. Le piment de Cayenne, comme tous les capsicum, contient des alcaloïdes appelés capsaïcinoïdes dont le plus abondant est la capsaïcine. Elle est à l’origine de l’irritation et de la sensation de chaleur produite par les Capsicum. C’est aussi à elle que l’on doit les effets bénéfiques des piments rouges pour la santé de l’homme. C’est un très puissant antioxydant et 100 g de piment rouge ont une activité antioxydante équivalente à celle de 826 mg de vitamine C. Au cours de ces trente dernières années, plusieurs études sur des animaux et sur l’homme ont souligné le potentiel des piments rouges et des capsaïcinoïdes pour la perte de poids. Elles ont montré qu’ils aident à contrôler l’appétit, soutiennent un métabolisme sain pour brûler des calories, favorisent la thermogenèse, notamment en augmentant les dépenses énergétiques de l’organisme. Ils favorisent également la réduction de la masse et de la graisse corporelles. Lorsque la thermogenèse est stimulée, les dépenses énergétiques sont augmentées et il reste alors moins d’énergie en excès susceptible d’être stockée sous forme de graisse. Une étude[1] a investigué les mécanismes sous-tendant les effets de la capsaïcine sur le métabolisme énergétique de cellules épithéliales intestinales humaines. Elle a permis d’observer que des enzymes glycolytiques étaient surexprimées dans les cellules traitées avec de la capsaïcine. De plus, le contenu intracellulaire en ATP (adénosine triphosphate), le produit final de la glycolyse, était augmenté. Ces données indiquent fortement que la capsaïcine accroît le métabolisme énergétique dans les cellules épithéliales au moyen de l’activation des enzymes glycolytiques. Des chercheurs ont conçu une étude[2] pour examiner les effets d’une supplémentation quotidienne de douze semaines avec une dose de capsaïcinoïdes sur l’appétit et la composition corporelle d’hommes et de femmes en surpoids apparemment en bonne santé. Soixante-dix-sept hommes et femmes, âgés de 18 à 56 ans ont été enrôlés dans cette étude qui a duré douze semaines. Ils ont reçu quotidiennement 2 ou 4 mg de capsaïcinoïdes ou un placebo. Après douze semaines de supplémentation, les sujets ayant consommé des capasaïcinoïdes ont fait état d’une baisse de leur appétit et de leur consommation de calories. Le rapport taille sur hanches a également été diminué. Par contre la supplémentation n’a affecté ni la composition, ni la masse corporelles. Précisions que cette étude a bénéficié du financement d’une société produisant un extrait breveté de piment de Cayenne. [1] Han J. et al., Capsaicin induced the upregulation of transcriptional and translational expression of glycolytic enzymes related to energy metabolism in human intestinal epithelial cells. J. Agric. Food Chem. 2009 Dec 9, 57(23). 11148-53. [2] Urbina SL et al., Effects of twelve weeks of capsaicinoid supplementation on body composition, appetite and self-reported caloric intake in overweight individuals. Appetite 113 (2017) 264-273. Oméga-3Les acides gras oméga-3 constituent une famille d’acides gras essentiels. Elle comprend des acides gras indispensables que notre organisme est incapable de produire et d’autres qu’il est capable de fabriquer à partir d’un précurseur, à condition qu’il soit apporté par l’alimentation. Les oméga-3 sont tous nécessaires au développement et au bon fonctionnement du corps. L’analyse détaillée de l’apport en acides gras essentiels oméga-3 rapportée dans la seconde étude individuelle nationale des consommations alimentaires (INCA2) montre que l’apport moyen en acides gras oméga-3 est pratiquement deux fois inférieur aux apports nutritionnels conseillés pour la population française. Ils sont de 137 mg pour le DHA contre 250 mg recommandés et de 102 mg pour l’EPA contre également 250 mg recommandés. Des chercheurs[1] ont suivi plus de 6 500 femmes âgées de 65 à 80 ans sur une période de 15 ans pour évaluer le lien existant entre le statut en acides gras oméga-3 (en mesurant le niveau d’EPA et de DHA dans les globules rouges) et le taux de mortalité, toutes causes confondues. Au bout d’environ 15 ans, 1851 de ces femmes étaient décédées. Leur niveau d’acides gras oméga-3 au début de l’étude était plus faible que celui des femmes toujours en vie. Les femmes présentant le statut en oméga-3 le plus élevé avait 20 % moins de risque de mortalité que celles en ayant le plus faible. Ces résultats viennent conforter les données suggérant que les acides gras oméga-3 ont des effets bénéfiques pour la santé. [1] Harris WS et al., red blood cell polyunsaturated fatty acids and mortality in the women’s health initiative memory study. Journal of clinical lipidology. Published online ahead of print. Doi : 10.1016/j.jacl.2016.12.013 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 17 mars 2017