Infolettre 27 – 27 février : Astaxanthine et fatigue – Carences en sélénium et changement climatique – Vitamines, minéraux et schizophrénie AstaxanthineL’astaxanthine appartient à la grande famille des caroténoïdesLes caroténoïdes sont des pigments naturels qui apportent une coloration variant du jaune-orangé ... dont elle possède les puissantes propriétés antioxydantes. L’astaxanthine est produite par plusieurs genres d’algues et de planctons. C’est le pigment rouge qui donne leur couleur aux saumons, aux crevettes et aux flamants roses. Dans l’alimentation de l’homme, l’astaxanthine est apportée par des produits de mer comme les krills, les crevettes, les homards, le cabillaud, le maquereau, le saumon ou d’autres poissons rouges qui se nourrissent d’algues qui en sont riches. Dans le saumon sauvage, on trouve des concentrations d’astaxanthine allant jusqu’à 40 mg/kg. Les saumons d’élevage, quant à eux, reçoivent dans leur alimentation des suppléments d’astaxanthine synthétique et sa concentration atteint dans leur chair 5 mg/kg. Un apport quotidien de 4 mg d’astaxanthine correspond à l’absorption de 100 g de saumon sauvage ou de 400 g de saumon d’élevage. Plusieurs études sur animaux ont montré que l’astaxanthine agit sur la fatigue musculaire et l’endurance. Nous sommes exposés au quotidien à de nombreuses sources de fatigue physique et mentale. La fatigue cérébrale apparait lorsque le cerveau est épuisé par à la fois par un surcroit d’informations, un manque de sommeil, un stress intellectuel et des périodes prolongées d’activité cognitive. Une équipe[1] de chercheurs japonais a conçu une étude clinique en double aveugle contrôlée contre placebo pour évaluer pendant huit semaines les effets de la prise d’astaxanthine sur le stress et la fatigue de la vie quotidienne. Fatigue et stress similaires à ceux éprouvés dans la vie quotidienne ont été provoqués chez les sujets par une batterie de tests de calcul mental en temps limités demandant une intense concentration et par l’utilisation d’une bicyclette ergométrique, pour la fatigue physique. Trente-neuf sujets en bonne santé ont reçu quotidiennement pendant huit semaines 12 mg d’astaxanthine d’origine naturelle extrait d’une algue et 20 mg de tocotriénols, une forme de vitamine E ou uniquement 20 mg de tocotriénols. Les résultats montrent, par rapport à la prise des seuls tocotriénols, que la prise d’astaxanthine réduit la perception des symptômes de fatigue physique et mentale. Cela inclut une amélioration de la clarté de pensée, de la concentration, de la motivation et de l’humeur. Le cortisolLe cortisol est secrété pratiquement exclusivement par les glandes surrénales. Il nous maintient ... salivaire, un marqueur biologique du stress a également été diminué par la supplémentation en astaxanthine. Nous devons préciser que cette étude a été réalisée avec le soutien de la société produisant l’extrait breveté Astareal, une astaxanthine extraite de l’algue Haematococcus pluvialis. [1] Hongo H et al. Randomized controlled trial of the anti-fatigue effects of astaxanthin on mental and physical loads simulating daily life. Journal of Clinical Therapeutics & Medicines 32.7 (2016): 277-91. (Japanese 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Carences en séléniumLe sélénium, un nutriment essentiel Le sélénium est un oligo-élément et un nutriment essentiel dont l’importance est fondamentale pour la santé de l’homme. Le sélénium est retrouvé dans 50 à 100 différentes protéines aux rôles très différents allant de la construction des muscles cardiaques à la santé du sperme. Il est impliqué dans la reproduction, le système immunitaireSon rôle est de protéger l’organisme des agresseurs extérieurs et internes : virus, bactéries... et la synthèse de l’ADNL’acide désoxyribonucléique ou ADN est une molécule présente dans chaque cellule. C’est le s.... Il a également des propriétés antioxydantes et a donc la capacité de protéger les cellules contre les lésions provoquées par les radicaux libresUn radical libre est un atome ou une molécule qui possède un électron célibataire parce qu’il .... Le sélénium entre dans la chaîne alimentaire par les plantes Le sélénium entre dans la chaîne alimentaire directement par les plantes qui le captent dans le sol ou par la consommation de viandes ou d’autres produits d’origine animale. La quantité de sélénium dans les aliments dépend donc fortement de la concentration en sélénium des sols. Des carences en sélénium ont été identifiées dans des parties du monde où la teneur du sol en sélénium est notablement faible, par exemple dans les régions volcaniques. sols acides et la présence de fer et d’aluminium réduisent également la captation du sélénium par les plantes, comme cela est le cas dans de nombreuses régions d’Europe. En Europe, les sols sont relativement pauvres en sélénium et il en est donc de même des apports en sélénium de l’alimentation. Les plus pauvres se trouvent principalement en Allemagne, en Ecosse, en Finlande et dans certains pays des Balkans. L’influence climatique Des chercheurs[1] ont compilé les informations provenant de plusieurs séries de données collectées entre 1994 et 2016 et ont analysé 34 241 échantillons de sol. Ils ont analysé les concentrations de sélénium dans les 30 premiers centimètres de couches de sol et 26 autres variables environnementales. Ils ont constaté que les interactions entre le climat et le sol interfèrent avec la distribution du sélénium dans les sols. Ce sont les précipitations et la relation entre les précipitations et l’évaporation (l’indice de sécheresse) qui semblent avoir la plus forte incidence sur la concentration des sols en sélénium. On a plus de chance de trouver des concentrations élevées en sélénium dans les zones où les précipitations sont faibles à modérées et les sols riches en argile. Les sols secs et alcalins, pauvres en argile, contiennent peu de sélénium. Sur la base de ces données, les chercheurs ont modélisé les teneurs moyennes en sélénium des sols pour les périodes allant de 1980 à 1999 et de 2080 à 2099. Globalement, le changement climatique devrait entrainer une diminution de la teneur en sélénium des sols. Par rapport à la période de 1980 à 1999, d’ici la fin du siècle, 66 % des terres agricoles devraient perdre environ 9 % de leur concentration en sélénium. Les terres arables européennes, indiennes, chinoises, du sud de l’Amérique du Sud, de l’Afrique du Sud et du Sud-Ouest des Etats-Unis devraient être les plus affectées par cette évolution. Les conséquences possibles d’une carence en sélénium Des données indiquent qu’une carence modérée en sélénium peut accroître la sensibilité à diverses maladies et altérer le maintien d’une santé optimale. Un faible statut sélénique peut contribuer à l’étiologie du processus pathologique mais, dans certains cas, peut être également une conséquence de la maladie elle-même et accélérer la progression de celle-ci (par exemple infection à VIH). De nombreuses études suggèrent qu’une carence en sélénium s’accompagne d’une forte altération de l’immunocompétence, ce qui n’est probablement pas sans relation avec le fait que le sélénium est normalement présent en quantités importantes dans des tissus immunitaires tels que le foie, la rate et les ganglions lymphatiques. Les deux types d’immunité, humorale et à médiation cellulaire, peuvent être affectés. Même chez les sujets ayant des apports adéquats, une supplémentation en sélénium exerce des effets immunostimulants importants, dont une amplification de la prolifération des lymphocytes T activés (expansion clonale). Des lymphocytes prélevés chez des volontaires ayant reçu une supplémentation en sélénium (sous forme de sélénite de sodium) à raison de 200 µg/jour ont répondu plus intensément à une stimulation antigénique et leur aptitude à se transformer en lymphocytes cytotoxiques et à détruire les cellules tumorales a été plus importante. L’activité natural killer (NK) a également augmenté. Comparativement aux valeurs initiales, la supplémentation a résulté en un accroissement de 118 % de la cytotoxicité tumorale médiée par les lymphocytes cytotoxiques et de 82 % de l’activité des cellules NK[2]. Les scientifiques pensent que près d’un milliard de personnes sont déjà touchées par des apports insuffisants en sélénium. [1] Jones G.D. et al., Selenium deficiency risk predicted to incease under future climate change. Proceedings of the National Academy of Science 1917. [2] Kiremidjian-Schumacher L, Roy M, Wishe HI, Cohen MW, Stotzky G. Supplementation with selenium and human immune cell functions. Biol Trace Elem Res 1994; 41: 115-27. Vitamines, minérauxLa schizophrénie est une maladie mentale grave et handicapante qui se manifeste par tout un éventail de symptômes très variables incluant les délires et les hallucinations – les symptômes dits positifs, le retrait social, l’émoussement affectif et émotionnel – les symptômes dits négatifs et des difficultés cognitives. Les traitements courants utilisent principalement les neuroleptiques qui permettent de contrôler au moins pendant un certain temps, les symptômes positifs et négatifs mais qui ne sont pas efficaces contre les déficits cognitifs. Généralement, ces traitements provoquent des rémissions des symptômes pendant les premiers mois du traitement, mais à long terme, leur efficacité est relativement faible. Environ 80 % des patients rechutent dans les 6 ans. On connait l’importance du rôle des vitamines du groupe B pour le fonctionnement et la santé du cerveau. Une équipe de chercheurs[1] a passé en revue les essais cliniques faisant état d’effets bénéfiques d’une supplémentation en vitamines et minéraux sur les symptômes de personnes souffrant de schizophrénie. Elle a identifié 18 essais cliniques portant sur un total de 832 patients suivant un traitement à base de neuroleptique pour une schizophrénie. Les chercheurs n’ont constaté aucun effet des supplémentations en vitamines antioxydantes, en minéraux ou en inositol sur les symptômes psychiatriques. Par contre, les interventions avec les doses les plus élevées de vitamines B ou des vitamines B combinées à différentes vitamines étaient efficaces à réduire les symptômes psychiatriques alors que de faibles doses n’avaient aucun effet. Les données disponibles montraient également que les vitamines B étaient plus efficaces chez des patients malades depuis relativement peu de temps, indiquant l’intérêt d’un traitement précoce. Les chercheurs ont conclu que d’autres études étaient nécessaires pour comprendre de quelle façon ces nutriments agissaient et amélioraient la santé mentale. [1] Firth J et al., The effets of vitamin and mineral supplementation on symptoms of schizophrenia : a systematic review and metanalysis. Psychological Medicine, published online : 16 February 2017. DOI : 10.1017/S00332917000022. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 28 février 2017