Infolettre 13 – 27 septembre: DHA, grossesse et capacité d’attention de l’enfant – Vitamine D et maladie d’Alzheimer – Ginkgo biloba et maladie d’Alzheimer DHA, grossesseLe DHA ou acide docosahexanénoïque est un acide gras essentiel de la famille des oméga-3. De nombreuses études ont montré que pendant la grossesse et l’allaitement, il participe au développement normal du cerveau du bébé. Pendant la grossesse, les acides gras essentiels jouent un rôle important aussi bien pour la santé de la femme enceinte que pour le développement du fœtus et, ensuite, pour celui du nouveau-né. Le statut maternel en DHA diminue progressivement au cours de la gestation. Et sans une alimentation adaptée et /ou une supplémentation des déficits en acides gras polyinsaturésLes acides gras polyinsaturés (AGPI) appartiennent à la catégorie des lipides. Ils ont de nombreu... risquent donc de se produire aux derniers stades de la grossesse au moment où le développement du cerveau du fœtus est le plus important. Après l’accouchement, la normalisation des niveaux de DHA semble se faire très lentement et les besoins paraissent difficilement couverts par la seule alimentation. On a pu constater que des déficits en Oméga 3 pouvaient persister jusqu’à six semaines après l’accouchement et qu’ils étaient encore plus prononcés chez les mères nourrissant leur enfant. Dans une étude[1], 1094 femmes enceintes ont été réparties de façon aléatoire en deux groupes et ont reçus quotidiennement 400 mg de DHA ou un placebo de la 18e ou 22e semaine de grossesse jusqu’à l’accouchement. Ensuite, le développement et le fonctionnement cognitif de leur progéniture a été évalué à l’âge de 5 ans. Aucune différence significative n’a été observée entre les deux groupes en terme de cognition globale. Par contre, la capacité d’attention des enfants dont les mamans avaient été supplémentées en DHA était beaucoup plus importante que celle du groupe témoin. Cette étude montre qu’une bonne alimentation et, éventuellement une supplémentation adaptée, peut avoir un impact important sur la santé cérébrale de l’enfant. [1] Ramakrishman U et al., Prenatal supplementation with DHA improves attention at 5 y of age : a randomized controlled trial. The American J Clin Nutr. 2016. Sept 7. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Vitamine DAu cours de ces dernières années, les associations entre la vitamine D et la maladie d’Alzheimer ou les démences ont de plus en plus retenu l’attention. Les chercheurs ont d’abord constaté qu’il existe un lien entre la vitamine D et la façon dont le cerveau travaille. Des récepteursCe sont des sites sur la membrane d’une cellule auxquels peuvent s’attacher des molécules messa... à la vitamine D ont été trouvés dans de nombreuses régions du cerveau. Cela veut dire que la vitamine D exerce une action dans le cerveau et qu’elle influence la façon dont une personne pense, apprend, agit. Les personnes atteintes de maladie d’Alzheimer ont généralement de faibles niveaux sanguins de vitamine D. Cependant, la recherche n’a pas démontré de façon certaine que recevoir des apports suffisants en vitamine D peut prévenir la maladie d’Alzheimer et les autres formes de démence. La cause de cette baisse de vitamine D pourrait être simplement due au fait qu’une personne qui a des pertes de mémoire ou développe une démence pourrait passer moins de temps à l’extérieur et, par suite, étant moins exposée au soleil, synthétiser moins de vitamine D. Une méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét...[1] conclut qu’une déficience en vitamine D pourrait être associée à un risque plus élevé de développer une maladie d’Alzheimer ou une autre forme de démence. Les chercheurs estiment cependant que cette association doit être confirmée par davantage d’études prospectives de cohortes. Cependant, ils terminent en disant que, compte tenu du fait qu’améliorer le statut en vitamine D est une intervention sûre et peu couteuse, les gériatres et les neurologues devraient considérer et évaluer les effets bénéfiques potentiels d’une supplémentation en vitamine D dans la prévention de la maladie d’Alzheimer et d’autres formes de démences. [1] Liang S et al., Vitamin D deficiency is associated with increased risk of Alzheimer’s disease and dementia : evidence from meta-analysis. Nutr J 2015 Jul 27. Ginkgo bilobaLe ginkgo biloba est utilisé pour ses propriétés médicinales depuis des milliers d’années et on retrouve une description de son usage dans un traité de médecine chinois datant de 2600 avant notre ère. En Europe les premières études sur l’intérêt potentiel pour la santé d’extrait de feuilles de Ginkgo biloba sont faites dans les années 1950. C’est à cette époque qu’un botaniste analyse leur contenu et découvre plus de 40 composants différents parmi lesquels il identifie des polyphénolsC’est une famille de molécules fortement antioxydantes que l’on trouve en abondance dans les v..., essentiellement des flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit..., et des terpènes : les ginkgolides et les bilobalides. C’est à ces composants que sont attribués les principaux effets bénéfiques des extraits de ginkgo biloba. Les extraits de ginkgo biloba ont des effets bénéfiques sur toute une série de problèmes de santé touchant le cerveau incluant la maladie d’Alzheimer et les démences ainsi que sur les fonctions cognitives. Les polyphénolsC’est une famille de molécules fortement antioxydantes que l’on trouve en abondance dans les v... et les terpènesLeur nom vient d’un mot allemand Terpen provenant de das Terpentin signifiant térébenthine. Ce n... présents dans les feuilles de ginkgo biloba sont de puissants antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro... grâce auxquels, les extraits de ginkgo biloba exerceraient un effet protecteur sur les cellules du cerveau contre les lésions provoquées par les radicaux libresUn radical libre est un atome ou une molécule qui possède un électron célibataire parce qu’il ..., de dangereuses molécules aux pouvoirs oxydants délétères. Le ginkgo biloba ne semble pas avoir d’effet préventif sur la maladie d’Alzheimer. Par contre, il en améliorerait les symptômes ainsi que ceux d’autres formes de démence et pourrait renforcer les effets de traitements classiques. Une étude[1] a examiné les effets de la prise de ginkgo biloba sur des patients souffrant de maladie d’Alzheimer à un stade léger à modéré, traités par des inhibiteurs de la cholinestéraseLa cholinestérase est une enzyme qui réalise l’hydrolyse, donc la destruction, de l’acétylcho.... Elle portait sur les données provenant de 828 sujets suivis pendant un an. Elle a permis de constater que la prise de Ginkgo biloba semble apporter des bénéfices cognitifs supplémentaires lorsqu’il est pris en association avec un traitement classique de la maladie. Une méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét...[2] incluant 21 essais cliniques avec un total de 2 608 sujets a évalué l’efficacité et l’innocuité d’une supplémentation en ginkgo biloba sur des personnes souffrant de troubles cognitifs légers ou de maladie d’Alzheimer. Là, encore, la prise de ginkgo biloba a semblé renforcer les effets des traitements classiques. Elle aurait un effet bénéfique sur l’amélioration des fonctions cognitives, les activités de la vie quotidienne et l’évaluation clinique globale de patients souffrant de trouble cognitifs légers ou de maladie d’Alzheimer. Dans leur conclusion, cependant, les chercheurs estiment que, compte tenu de la faible taille de l’échantillon et de la qualité méthodologique insuffisante de ces essais, d’autres travaux sont nécessaires pour valider l’efficacité du ginkgo biloba. [1] Canevelli M et al., Effects of ginkgo biloba supplementation in Alzheimer’s disease patients receiving cholinesterase inhibitors : data from the ICTUS study. Phytomedicine 2014 May 15 ; 21(6) :888-92. [2] Yang G et al., Ginkgo biloba for mild cognitive impairment and Alzheimer’s disease : a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. Curr Top Med Chem 2016, 16(5) : 520-8. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 7 octobre 2016