Infolettre 58 – 29 septembre : Ginkgo biloba et démence • Acide hyaluronique et santé de la peau • Acides gras oméga-3 et microbiote intestinal Ginkgo bilobaLe ginkgo biloba est utilisé pour ses propriétés médicinales depuis des milliers d’années et on retrouve une description de son usage dans un traité de médecine chinois datant de 2600 avant notre ère. En Europe les premières études sur l’intérêt potentiel pour la santé d’extrait de feuilles de Ginkgo biloba sont faites dans les années 1950. C’est à cette époque qu’un botaniste analyse leur contenu et découvre plus de 40 composants différents parmi lesquels il identifie des polyphénolsC’est une famille de molécules fortement antioxydantes que l’on trouve en abondance dans les v..., essentiellement des flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit..., et des terpènes : les ginkgolides et les bilobalides. C’est à ces composants que sont attribués les principaux effets bénéfiques des extraits de ginkgo biloba. Les extraits de ginkgo biloba ont des effets bénéfiques sur toute une série de problèmes de santé touchant le cerveau incluant la maladie d’Alzheimer et les démences ainsi que sur les fonctions cognitives. Les polyphénolsC’est une famille de molécules fortement antioxydantes que l’on trouve en abondance dans les v... et les terpènesLeur nom vient d’un mot allemand Terpen provenant de das Terpentin signifiant térébenthine. Ce n... présents dans les feuilles de ginkgo biloba sont de puissants antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro... grâce auxquels, les extraits de ginkgo biloba exerceraient un effet protecteur sur les cellules du cerveau contre les lésions provoquées par les radicaux libresUn radical libre est un atome ou une molécule qui possède un électron célibataire parce qu’il ..., de dangereuses molécules aux pouvoirs oxydants délétères. Le ginkgo biloba ne semble pas avoir d’effet préventif sur la maladie d’Alzheimer. Par contre, il en améliorerait les symptômes ainsi que ceux d’autres formes de démence et pourrait renforcer les effets des traitements classiques. Des chercheurs ont récemment publié une méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét...[1] portant sur les effets d’un extrait de ginkgo biloba sur les symptômes psychologiques et comportementaux de personnes souffrant de démence (maladie d’Alzheimer, démences vasculaires ou maladie d’Alzheimer accompagnée d’une maladie cérébrovasculaire). Ils ont identifié quatre essais randomisés, contrôlés portant sur un total de 1 628 patients présentant des symptômes psychologiques et comportementaux de démence. Le traitement, 240 mg par jour d’extrait de ginkgo biloba ou un placebo, a duré 22 à 24 semaines. L’analyse des données montre que l’extrait de ginkgo biloba a des effets nettement supérieurs à ceux du placebo. Selon les scores de détresse des personnels soignants, tous les symptômes des patients, en dehors des hallucinations, des désillusions et de l’exaltation, étaient significativement plus améliorés par la prise de l’extrait de ginkgo biloba que par celle du placebo. Les effets du ginkgo biloba se sont principalement traduits par une amélioration des symptômes présents au début de l’étude. L’incidence d’autres symptômes a également été diminuée. [1] Savaskan E et al. Treatment effects of ginkgo biloba EGB761 on the spectrum of behavioral and psychological symptoms of dementia : meta-analysis of randomized controlled trials. Int Psychogeriatr 2017 Sept 21 : 1-9. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Acide hyaluroniqueL’acide hyaluronique est présent dans tous les tissus de l’organisme mais essentiellement dans la peau qui en renferme plus de la moitié. Il exerce une fonction importante de structure jouant ainsi un rôle clé dans le maintien de la densité dermique et, donc, de la fermeté de la peau. L’acide hyaluronique possède des propriétés hygroscopiques exceptionnelles. Véritable éponge, il est capable de retenir plus de mille fois son poids en eau et est indispensable au maintien de l’hydratation des tissus cutanés. Ces propriétés lui permettent également de retenir d’autres substances, comme les électrolytes, les nutriments ou, encore, des facteurs de croissance, ainsi que d’assurer l’évacuation des déchets métaboliques. Avec l’âge, la synthèse et la qualité de l’acide hyaluronique diminuent, expliquant en partie la déshydratation et la perte de fermeté de la peau qui s’accompagnent de l’apparition des rides et ridules. Il est donc fondé de penser qu’en augmentant les niveaux d’acide hyaluronique, on puisse lutter contre le vieillissement de la peau et, en particulier, lui faire retrouver hydratation, douceur et fermeté. Des études sur l’animal ont montré que, pris par voie orale, l’acide hyaluronique est décomposé par les bactéries intestinales en molécules de plus faible poids et une partie de ces petites molécules d’acide hyaluronique migre ensuite vers la peau. On pense qu’une partie de l’acide hyaluronique ingéré favorise la synthèse d’acide hyaluronique par les fibroblastesCe sont les principales cellules du tissu conjonctif comme le derme de la peau ou la paroi des veine... du derme, aidant ainsi à maintenir une peau saine et à réduire les rides. Soixante japonais en bonne santé, hommes et femmes, âgés de 22 à 59 ans présentant des pattes d’oie, ces rides et ridules qui apparaissent au coin des yeux, ont été enrôlés dans une étude[1] conçue pour évaluer l’effet de la prise d’acide hyaluronique par voie orale sur les rides. Ils ont reçu quotidiennement pendant douze semaines 120 mg d’acide hyaluronique, de deux poids moléculaires différents : 2 K ou 300 K, ou un placebo. Les résultats montrent que la prise quotidienne d’acide hyaluronique a amélioré la souplesse et l’éclat de la peau et diminué les rides. Le poids moléculaire n’avait pas d’incidence sur l’efficacité de la prise d’acide hyaluronique. [1] Oe M et al., Oral hyaluronan relieves wrinkles : a double-blind placebo-controlled study over a 12-week period. Clinical, cosmetic and investigational dermatology 2017 : 10. Acides gras oméga-3Chez l’homme, les acides gras oméga-3 peuvent influencer différents paramètres physiologiques. Un certain nombre de données provenant d’études sur animaux et de rapports de cas suggèrent que les effets des acides gras oméga-3 sur le microbiote intestinal pourraient jouer un rôle important dans leur action sur ces paramètres cliniques. La relation entre le microbiote intestinal et son hôte est impliquée dans la maturation du système immunitaireSon rôle est de protéger l’organisme des agresseurs extérieurs et internes : virus, bactéries..., dans la digestion des aliments, le métabolisme des drogues, la détoxification, la production de vitamines et la prévention de l’adhérence de bactéries pathogènes. La composition du microbiote est influencée par des facteurs environnementaux tels une antibiothérapie ou une exposition à des micro-organismes. Une supplémentation avec un acide gras oméga-3, le DHA, a montré qu’elle pouvait être utile en cas de maladie gastro-intestinale dans laquelle l’inflammation et une dysbiose joueraient un rôle clé. Une étude[1] a examiné les liens existant entre les oméga-3, la composition et la diversité du microbiote intestinal et les profils métabolomiques fécaux chez des femmes âgées ou d’âge moyen. Pour cela, des scientifiques ont analysé les données provenant de 876 sœurs jumelles incluant, des informations sur les microbiotes, les niveaux d’acides gras oméga-3 circulants, y compris le DHA, les acides gras oméga-3 totaux, l’acide linolénique, les acides gras oméga-6 totaux, les acides gras polyinsaturésLes acides gras polyinsaturés (AGPI) appartiennent à la catégorie des lipides. Ils ont de nombreu... totaux, les acides gras saturés totaux et les acides gras totaux. La consommation d’oméga-3 a été évaluée à partir de questionnaires alimentaires. Les résultats indiquent que les niveaux sériques de DHA et d’oméga-3 totaux sont corrélés à la diversité du microbiote. Ces associations restaient significatives après ajustement avec la consommation de fibres alimentaires. Il existait des associations encore plus fortes entre le DHA et 38 unités taxinomiques opérationnelles, les plus fortes étant avec celles de la famille des Lachnospiraceae, une des trois principales familles de bactéries présentes dans le microbiote intestinal. Ces données indiquent l’existence d’un lien entre la consommation d’acides gras oméga-3 et leur niveau circulant et la composition du microbiote, un lien indépendant de la consommation de fibres alimentaires. Elles suggèrent qu’une supplémentation en acides gras oméga-3 pourrait être utilisée pour améliorer la composition du microbiote intestinal. [1] Menni C et al., Omega-3 fatty acids correlate with gut microbiome diversity and production of N-carbamylglutamate in middle aged and elderly women. Scientifi reports 7 ; 11079 (2017). 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 8 octobre 2017