Infolettre 72 – 5 janvier 2018 : Folates, vitamine D et psychose • Antioxydants et santé pulmonaire • Taurine et lésions musculaires Folates, vitamine DL’alimentation est de plus en plus reconnue comme un facteur potentiellement modifiable susceptible d’influer sur l’apparition et l’évolution de troubles psychiatriques. Les niveaux sanguins de certains nutriments sont également réduits de façon significative chez des personnes présentant des troubles psychiatriques. Ainsi, les folatesLes folates appartiennent à la famille des vitamines B sont représentés par la vitamine B9. Le ju... et la vitamine B12 sont déficients en cas de schizophrénie et peuvent être associés à la sévérité des symptômes. De surcroit, une supplémentation en vitamines B peut réduire de façon significative les symptômes de cette maladie et inverser certains déficits neurologiques associés. Les vitamines antioxydantes C et E sont également basses chez des personnes souffrant de schizophrénie, ce qui participe probablement au stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... élevé que l’on observe chez ces malades. De plus, des déficiences vitamine D semblent impliquées dans l’apparition de la schizophrénie. Le terme psychose décrit une maladie psychique caractérisée par une perte de contact plus ou moins durable avec la réalité. La psychose survient le plus souvent chez des jeunes adultes et est relativement fréquente. Un premier épisode psychotique décrit la période où, pour la première fois, une personne présente des symptômes psychotiques. Une revue systématique de la littérature et une méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét...[1] ont été réalisées dans l’objectif de déterminer quelles déficiences nutritionnelles sont présentes au moment d’un premier épisode psychotique, indépendamment du traitement psychotique. Les chercheurs ont sélectionné dans ce but 28 études portant sur un total de 2612 participants, 1221 faisant un premier épisode psychotique et 1391, en bonne santé mentale servant de témoins. Les résultats montrent des niveaux de folatesLes folates appartiennent à la famille des vitamines B sont représentés par la vitamine B9. Le ju... sanguins significativement plus faibles chez les sujets présentant un premier épisode psychotique que chez les témoins. Des niveaux plus faibles de folatesLes folates appartiennent à la famille des vitamines B sont représentés par la vitamine B9. Le ju... étaient également annonciateurs de symptômes plus sévères. De même, les niveaux sanguins de vitamine D étaient plus faibles chez les malades que chez les témoins et l’écart entre eux étaient important. Un lien a également été constaté entre de faibles niveaux de vitamine D et une santé mentale plus dégradée. Une étude a observé que lorsque l’on supplémentait des patients avec une schizophrénie récemment diagnostiquée, une élévation des niveaux de vitamine C était associée, huit semaines après, à une amélioration plus importante des symptômes. Pour les chercheurs, si l’on connaissait l’existence de déficiences nutritionnelles dans le cas de maladies de longue durée, elles étaient fréquemment attribuées au traitement médical. L’observer chez des jeunes patients au premier stade de la maladie est une surprise. Ils en concluent que les niveaux de folatesLes folates appartiennent à la famille des vitamines B sont représentés par la vitamine B9. Le ju..., de vitamines C et D devraient être évalués chez les jeunes adultes traités pour une psychose. En cas de déficiences, une amélioration de l’alimentation voire même une supplémentation devraient être recommandées. © photo: Journée mondiale de l’autisme [1] Firth J et al. Nutritional deficiencies and clinical correlates in first-episode psychotic : a systematic review and meta-analysis. Schizophenia Bulletin, 2018 Feb, doi :10.1093/schbul/sbx162 0 PartagesPartagezTweetezPartagez AntioxydantsDans la population générale comme chez les personnes souffrant de maladie pulmonaire, même chez ceux qui n’ont jamais fumé, la fonction pulmonaire est un indicateur de mortalité. Préserver la fonction pulmonaire est un but important pour prévenir les maladies chroniques respiratoires et un objectif majeur de santé publique, même si l’arrêt du tabac reste la première cible pour maîtriser l’augmentation de ces maladies. La possibilité que l’alimentation ait un effet modulateur sur la santé pulmonaire a été examinée dans plusieurs études épidémiologiques. Elles suggèrent que consommer des antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro... provenant de différentes sources est associé à une amélioration de la fonction respiratoire. Des études longitudinales croisées ont montré, chez de jeunes adultes, des adultes d’âge moyen et des personnes âgées, une association positive entre une consommation élevée de fruits et de flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit... et la capacité vitale forcée (CVF). Une étude[1] a évalué la relation existant entre le déclin de la fonction pulmonaire et la consommation d’antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro... alimentaires. L’objectif était de déterminer si une consommation élevée d’aliments riches en antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro..., chez des européens d’âge moyen, pouvait atténuer, sur dix ans, le déclin de la fonction pulmonaire lié au vieillissement. Les résultats montrent qu’une consommation globalement plus élevée de fruits mais aussi de pommes était associée à un déclin moins rapide du volume expiratoire forcé. La consommation de pommes, de bananes, de tomates, de tisanes et de vitamine C était, elle, associée à un ralentissement du déclin de la capacité vitale forcée. Les chercheurs ont également observé une association entre la consommation de tomates et un ralentissement du déclin du volume respiratoire forcé et de la capacité vitale forcée. Rappelons que la tomate est la plus riche source de lycopène, un caroténoïde. Les analyses d’un sous-groupe indiquent que la consommation de pommes, de bananes ou de tomates était associée, chez d’ex-fumeurs à un ralentissement du déclin du volume respiratoire forcé. [1] Garcia-Larsen V et al., Dietary antioxidants and 10-year lung function decline in adults from the ECRHS survey. Eur Resp J 2017 ; 50 :1602286. TaurineLa taurine est un acide aminé sulfonique issu, dans l’organisme, de la dégradation de deux acides aminés soufrés : la cystéine et la méthionine. Elle a une forte activité antioxydante et est présente en abondance dans les muscles squelettiques. La musculation excentrique consiste à réaliser des exercices en « freinant le mouvement » et, avec de la pratique, peut permettre de s’entraîner avec des charges avoisinant 120 % de la force maximale. Ces exercices peuvent être à l’origine de lésions musculaires micro-structurelles qui vont initier une cascade inflammatoire impliquant différentes espèces réactives de l’oxygène. Ces réactions peuvent perturber les performances physiques les jours suivant. Plusieurs études ont montré que lorsque la taurine est prise de quelques jours à quelques semaines avant de pratiquer des exercices excentriques elle a des effets bénéfiques sur les marqueurs des lésions musculaires et la récupération. Une étude[1] a été mise en place pour évaluer si une supplémentation en taurine pendant les trois jours suivant les exercices excentriques atténuait l’augmentation de la créatine kinaseLa créatine kinase intervient dans le métabolisme énergétique et sa mission est de reconstituer ... sérique, un indicateur de lésions musculaires, et améliorait la récupération des performances chez des hommes. Dix hommes en bonne santé ont été enrôlés dans cette étude, tous sportifs amateurs, pratiquant des exercices physiques deux à trois fois par semaine. Ils ont effectué soixante contractions excentriques du biceps brachial à effort maximal. Après ces exercices, les participants ont été supplémentés en taurine pendant les trois jours suivant avec une dose de 0,1 g/kg de poids et par jour ou avec un placebo. Vingt-quatre heures après l’exercice, une baisse dans toutes les mesures de performance du bras ayant pratiqué les contractions ont indiqué des atteintes musculaires. La récupération de la force musculaire a augmenté de façon significative après 48 heures pour se rapprocher des valeurs précédent l’exercice chez les sujets prenant la taurine. Les chercheurs suggèrent que la taurine exerce cet effet grâce à ses propriétés antioxydantes et cytoprotectrices qui s’exercent dans le muscle. [1] Mcleay Y et al., the effect of taurine on the recovery from excentric exercise-induced muscle damage in males. Antioxidant 2017,6,79. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 12 janvier 2018