Des apports insuffisants en vitamine E

Seulement un cinquième de la population mondiale recevrait les apports recommandés en vitamine E, ce qui peut contribuer à élever le risque de maladies affectant le système immunitaire, le fonctionnement cognitif et cardiovasculaire.

La vitamine E a d’abord été identifiée comme une substance indispensable à la reproduction. Aujourd’hui elle est considérée comme un nutriment essentiel impliqué dans de nombreux systèmes biologiques incluant les systèmes immunitaire, cardiovasculaire, neuromusculaire, la fonction cognitive ou les mécanismes de défense contre l’oxydation.

Le terme vitamine E est, en fait, le nom d’une famille de 8 membres comprenant les alpha, bêta, gamma, delta tocophérols et les alpha, bêta, gamma, delta tocotriénols.

La vitamine E est soluble dans les graisses ou liposoluble. Grâce à cette caractéristique et à son pouvoir antioxydant, elle protège de l’oxydation notamment les membranes cellulaires, essentiellement constituées de phospholipides.

Dans l’alimentation, les tocophérols sont apportés par les huiles non raffinées d’olive et de colza, les fruits oléagineux comme les amandes, les noix, les noisettes, les cacahouètes ou l’avocat. On trouve les tocotriénols principalement dans l’huile de palme.

Des scientifiques ont passé en revue[1] 176 articles faisant référence à 132 études qui évaluaient les quantités de vitamine E consommées et les concentrations sériques en vitamine E, entre 2000 et 2012. Ils ont découvert que 82 % des sujets avaient des apports moyens en vitamine E en-dessous des apports quotidiens recommandés. Et 13 % avaient des concentrations sériques de vitamine E en-dessous du seuil de déficience fonctionnelle de 12 µmol/L. Ces concentrations étaient surtout observées chez des nouveau-nés et des enfants. Une supplémentation de ces enfants pourrait réduire le risque de complications pouvant affecter le système immunitaire ou la rétine.

Rappelons que ces apports quotidiens recommandés sont, en Europe, de 13 mg de vitamine E par jour pour les hommes, de 11 mg pour les femmes, de 9 mg pour les enfants âgés de 3 à 10 ans et de 13 mg pour les adolescents de 10 à 18 ans.

Les chiffres publiés dans cette étude signifient qu’il semble important d’améliorer les apports en vitamine E par l’alimentation et/ou par la supplémentation. Il ne faut pas oublier que pour absorber la vitamine E, le système digestif a besoin de graisse. Cela veut dire qu’une alimentation pauvre en graisse peut entraîner de faibles apports en vitamine E.

Précisons que cette étude a été financée par le groupe DSM, un des grands fournisseurs de matières premières, et notamment de vitamine E, pour l’industrie des compléments alimentaires.

[1] Szabolcs P et al. A systematic review of global alpha-tocopherol status as assessed by nutritional intake levels and blood serum concentrations. Int J Vitam Nutr Res 2016,1-21.

 

 

Brigitte Karleskind, rédactrice en chef

 

3 décembre 2017

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