Infolettre 93 – 1er juin 2018 : Curcumine, safran et dépression – Gingembre et surpoids – Curcuma et profil lipidique GingembreLe gingembre est une épice très largement consommée qui accompagne de nombreux plats et entre dans la composition de boisson, de sauces ou de pâtisseries. Il peut être consommé de multiples façons : frais et cru, râpé sur des plats cuisinés, en infusion, mariné au vinaigre, confit, sauté ou cuit. Il est également disponible en gélules, sous forme de poudre, dans des compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen.... Les médecines chinoise et ayurvédique l’utilisent depuis des millénaires pour combattre les inflammations de toute nature et tout un éventail de problèmes de santé. Depuis une vingtaine d’années, le gingembre est étudié par les scientifiques qui ont confirmé, entre autre, ses effets anti-inflammatoire et antioxydant. Une nouvelle[1] revue de la littérature scientifique a examiné les données provenant de 60 études réalisées sur des cultures cellulaires, sur des animaux ainsi que sur l’homme. Dans l’ensemble, ces études construisent un consensus selon lequel le gingembre et ses constituants majeurs exercent des effets bénéfiques contre l’obésité, le diabète, les maladies cardiovasculaires et d’autres troubles de la santé. Dans leur article, les scientifiques décrivent différents mécanismes par lesquels le gingembre exerce ses effets bénéfiques et, notamment, le rôle qu’il joue dans le brûlage des graisses, la digestion des hydrates de carbone ou la sécrétion de l’insuline. Les preuves de ces effets bénéfiques sont solides en provenance d’études sur animaux ou dans des tubes à essai mais il en existe relativement peu chez l’homme. Dix études humaines ont été inclues dans cet article et elles suggèrent que la consommation de gingembre stimulerait le brûlage des calories, réduirait la sensation de faim et, ainsi, favoriserait la perte de poids chez des sujets en surpoids. [1] Wang J et al. Beneficial effects of ginger zinziber officinale roscoeon obesity and metabolic syndrome : a review. Ann N.Y. Acad Sci 2017 May 15 doi : 10.1111/nyas.13375. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Curcumine,Près de 50 % des personnes souffrant d’épisodes dépressifs majeurs interrompent leurs traitements en raison de leurs effets secondaires. Il est donc important de trouver des traitements mieux tolérés pour cette maladie chronique qui affecte lourdement la qualité de vie de ceux qui souffrent comme de leur entourage. Les activités antidépressives du safran et de la curcumine, un principe actif du curcuma, ont déjà fait l’objet de plusieurs essais cliniques. Une nouvelle étude[1], randomisée, en double-aveugle et contrôlée contre placebo a évalué sur 123 personnes souffrant de troubles dépressifs majeurs l’effet de 250 mg de curcumine, de 500 mg de curcumine, de 250 mg de curcumine associés à 15 mg d’un extrait de safran ou d’un placebo. Cette étude a duré douze semaines. Cette évaluation a été faite en utilisant le questionnaire d’autoévaluation de la dépression IDS-SR30 et l’inventaire d’anxiété état-trait de Spielberger. Les résultats ont montré que les deux doses de curcumine ainsi que l’association de curcumine et de safran réduisaient les symptômes anxiolytiques et dépressifs, par rapport au placebo. Leur efficacité a été plus importante chez les patients souffrant de dépression atypique. Les chercheurs concluent de ces résultats que des investigations sur des échantillons de plus grande taille devront être entreprises pour examiner les effets de différentes doses de curcumine et de la combinaison de curcumine et de safran. Leurs effets sur la dépression atypique demandent également des investigations approfondies et à plus large échelle. [1] Lopresti AL et al., Efficacy of curcumin, and a saffron/curcumin combinaition for the treatment of major depression : a randomised, double-blind, placebo-controlled study. J Affect Disord 2017 Jan 1 ; 207 : 188-196. CurcumaLes maladies cardiovasculaires constituent toujours dans le monde la première cause de mortalité et l’âge, le sexe, l’hypertension, les dyslipidémies, l’obésité, le diabète de type II et le syndrome métabolique sont considérés comme des facteurs de risque aggravants. Le rhizome de curcuma (Curcuma longa) et la curcumine, un de ses principes actifs, ont montré leur efficacité à traiter différents facteurs de risque cardiovasculaire incluant les dyslipidémies. Cependant, les études donnent des résultats contradictoires et une précédente méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét... n’est pas parvenue à démontrer un effet hypolipidémiant significatif de la curcumine. Cette méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét... avait, selon les auteurs, plusieurs limites. L’objectif de cette nouvelle méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét...[1] était d’essayer de répondre à ces limites et d’évaluer l’efficacité et l’innocuité du curcuma et de la curcumine dans la baisse des niveaux de lipides chez des sujets présentant des facteurs de risque cardiovasculaire. Les auteurs ont sélectionné sept essais randomisés contrôlés portant sur un total de 649 patients et qui ont duré entre quatre semaines et six mois. Les auteurs concluent de l’analyse des données que le curcuma et la curcumine ont des effets protecteurs sur la santé cardiovasculaires notamment parce qu’ils abaissent les niveaux sériques de triglycérides et de cholestérol LDLLes low density lipoproteins ou lipoprotéines de basse densité constituent un groupe de lipoproté.... Cependant, alors que le curcuma et la curcumine abaissent les niveaux sériques des triglycérides chez des personnes présentant un syndrome métabolique, ils ne montrent pas le même effet dans d’autres groupes. Il n’est donc pas possible de conclure à l’efficacité du curcuma et de la curcumine sur les triglycérides élevés. Pour les auteurs, compte tenu des incertitudes concernant les doses, la forme, et la fréquence de prise… il semble prématuré de recommander la prise de curcuma ou de curcumine pour abaisser les triglycérides. D’autres études sont nécessaires pour confirmer leur efficacité. [1] Qin S et al., Efficacy and safety of turmeric and curcumin in lowering blood lipid levels in patients with cardiovascular risk factors : a meta-analysis of randomized controlled trials. Nutr J 2017 ;16(1) : 68 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 10 juin 2018