Canneberge et infections urinaires Chez des femmes globalement en bonne santé, la consommation quotidienne de canneberge, pourrait réduire le risque d’infections récurrentes du système urinaire. La canneberge (Vaccinium macrocarpon) est un arbuste à feuilles persistantes qui pousse dans les tourbières de l’est de l’Amérique du Nord et au Canada. On l’appelle aussi grande airelle rouge. Les Amérindiens consommaient ses fruits sauvages qu’ils appelaient « atoka ». Ils appréciaient ses effets bénéfiques pour désinfecter les plaies, sur les problèmes de vessie et des reins ou pour l’hygiène bucco-dentaire. Dès le milieu du xixe siècle, des médecins allemands contribuèrent à répandre dans le monde moderne l’usage médicinal de la canneberge pour prévenir et traiter la cystite. En 1920, des chercheurs ont remarqué que boire du jus de canneberge rendait les urines plus acides. Les infections fréquentes du système urinaire sont souvent dues à des bactéries comme Escherichia coli qui n’aiment pas les environnements acides. Les chercheurs ont alors pensé qu’ils avaient découvert l’explication scientifique de l’usage traditionnel de la canneberge. Cette découverte a conduit à généraliser l’usage médical du jus de canneberge dans le traitement des infections urinaires. Il perd la faveur des médecins après la seconde guerre mondiale avec l’arrivée des antibiotiques de synthèse. C’est dans les années 1960 que l’on a recommencé à s’intéresser aux vertus médicinales des baies de la canneberge. Les infections du système urinaire peuvent être fréquentes, douloureuses, perturbantes et se produisent plus souvent chez les femmes. La bactérie responsable de plus de 85 % de ces infections est Escherichia coli. Les infections du système urinaire sont en général traitées par des antibiotiques. La virulence et la fréquence de ces infections ont renforcé l’intérêt pour la recherche sur le rôle joué par le jus de canneberge dans leur prévention. L’urine est normalement stérile. Pour que cette maladie apparaisse, il faut donc qu’un micro-organisme pathogène entre d’abord dans l’urètre et adhère ensuite au tissu de l’hôte. Une fois attachée, la bactérie est capable de proliférer et, ensuite, de provoquer les symptômes cliniques de l’infection. Différentes adhésines situées sur la surface des cellules des organismes pathogènes influencent la fixation des glycoprotéines o 1498u glycolipides complémentaires sur le tissu de l’hôte. On trouve les adhésines sur des structures microscopiques comparables à des cheveux, appelées pili, qui forment des liaisons avec le récepteur cellulaire du site de l’hôte. Chez les bactéries responsables des infections urinaires, ces liaisons sont suffisamment fortes pour résister à l’action nettoyante du flux urinaire. L’utilité de produits à base de canneberge pour prévenir les infections du système urinaire est sujette à controverses. Certaines études montrent des effets bénéfiques et d’autres non. Une nouvelle méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét...[1] incluant sept études cliniques randomisées et contrôlées contre placebo porte sur 1498 femmes globalement en bonne santé mais à risque d’infection du système urinaire. Les résultats montrent que la consommation de canneberge réduit de 23 % le risque d’infection urinaire. Mais ces résultats devront encore être confirmés par de plus vastes études. Des chercheurs[2] ont réalisé une analyse post-hoc des données provenant d’un essai d’intervention qui a examiné l’usage d’antibiotiques pour traiter les infections du système urinaire chez des femmes ayant déjà eu récemment ce type d’infection. Cet essai clinique multicentrique, randomisé, en double aveugle et contrôlé contre placebo a porté sur 373 femmes ayant eu récemment une infection du système urinaire. Elles ont été réparties en deux groupes pour prendre quotidiennement pendant 24 semaines 240 ml d’une boisson à base de canneberge ou une boisson placebo. Les résultats montrent une réduction significative des épisodes d’infection du système urinaire diagnostiqués par les investigateurs dans le groupe consommant la boisson à base de canneberge par rapport à celui sous placebo. L’incidence des infections urinaires traitées par antibiothérapie a été réduite. [1] Zhuxuan F et al., An updated meta-analysis of cranberry and recurrent urinary tract infections in women. The Faseb Journal, April 2017, vol 31 n°1 Suppl lb343 [2] Nieman K et al., Cranberry beverage consumption reduces antibiotic use for clinical urinary tract infection in women with a recent history of urinary tract infection. The Faseb Journal April 2017, Vol 31, n°1, Suppl. 964.26. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 19 mai 2017