Infolettre 74 – 19 janvier 2018 : Baies d’argousier et réponse à l’insuline • Vitamine K et maladies cardiovasculaires • Resvératrol et maladies inflammatoires de l’intestin ResvératrolLe resvératrol est un composé polyphénolique de la classe des flavonoïdesLes flavonoïdes donnent leur couleur brune, rouge, jaune, violette ou bleue aux fleurs et aux fruit..., connus pour leur activité antioxydante. Le resvératrol est présent au cours de la fermentation des vins rouges mais pas de celle des vins blancs. Seuls les vins rouges en contiennent donc des quantités significatives. Le resvératrol a également des propriétés anti-inflammatoires. Maladies inflammatoires de l’intestin est un terme générique pour décrire un groupe de maladies chroniques caractérisées par une inflammation incontrôlée de la muqueuse intestinale. Leur origine est actuellement inconnue. On sait cependant que leur progression est influencée par des facteurs génétiques, une dérégulation des réponses immunitaires, un dysfonctionnement de la barrière mucosale et une perte de tolérance immunitaire de la flore entérique. Ensembles, ces facteurs ont pour résultats la production de médiateurs de l’inflammation tels que des espèces réactives de l’oxygène et de l’azote, des prostaglandines et des cytokines qui peuvent contribuer à l’apparition d’une réponse inflammatoire incontrôlée qui à terme aboutira à des lésions tissulaires irréversibles. Des travaux in vitro et in vivo ont montré que le resvératrol peut améliorer les maladies inflammatoires de l’intestin en diminuant l’inflammation mucosale. Une revue[1] des données publiées existantes couvre trois aspects spécifiques du resvératrol dans le cadre de l’inflammation : Sa teneur dans les aliments, Son absorption intestinal et son métabolisme, Ses effets anti-inflammatoires dans la muqueuse intestinale in vitro et dans de rares études in vivo. Les effets bénéfiques du resvératrol ont été attribués à toute une variété de mécanismes qui finalement aboutissent à l’inhibition de plusieurs composantes clées de la cascade inflammatoire. En fait, si quelques études ont montré que le resvératrol pourrait réguler à la baisse des médiateurs de l’immunité intestinale, seulement deux groupes de chercheurs ont réalisés des études d’intervention chez des sujets humains en utilisant du resvératrol comme agent pour améliorer des maladies inflammatoires de l’intestin. Ainsi, chez des sujets atteints de colite, la prise de 0,5 g par jour de resvératrol pendant six semaines a réduit les niveaux plasmatiques de marqueurs de l’inflammation et amélioré leur qualité de vie. Les effets du resvératrol chez des sujets présentant une maladie inflammatoire des intestins devront faire l’objet d’autres études cliniques bien conçues pour qu’ils soient confirmés. [1] Nunes S et al. Resveratrol and inflammatory bowel disease : the evidence so far.Nutrition Research Review, 2017 : 1-13 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Vitamine KOn trouve sous le terme vitamine KC’est un groupe de substances qui inclut • La vitamine K1 ou phylloquinone. Dans l’alimentatio... un groupe de deux substances apparentées solubles dans les graisses (liposolubles) : La vitamine K1 ou phylloquinone, connue pour son rôle dans la coagulation et la vitamine K2, qui englobe un ensemble de substances appelées ménaquinones (MK4 à 14). Les principales sources de vitamine K1 sont les légumes à feuilles vertes comme les épinards, les brocolis ou les asperges. Ils apportent en moyenne 100 µg de vitamine K1 pour 100 grammes. On trouve de la vitamine K2 dans les produits laitiers, les œufs, l’anguille et les poissons plats mais, surtout, dans le natto, un plat typiquement japonais fait de soja fermenté. Dans l’intestin, des bactéries produisent également de petites quantités de vitamine K2. Même une alimentation bien équilibrée ne semble pas apporter suffisamment de vitamine KC’est un groupe de substances qui inclut • La vitamine K1 ou phylloquinone. Dans l’alimentatio... pour satisfaire les besoins de l’organisme. Depuis les années 1950, la consommation de vitamine KC’est un groupe de substances qui inclut • La vitamine K1 ou phylloquinone. Dans l’alimentatio... parait, de plus, avoir graduellement diminuée Chez l’homme, la vitamine KC’est un groupe de substances qui inclut • La vitamine K1 ou phylloquinone. Dans l’alimentatio..., est un cofacteur de réactions enzymatiques qui aboutissent à la production de protéines dépendantes de la vitamine KC’est un groupe de substances qui inclut • La vitamine K1 ou phylloquinone. Dans l’alimentatio... (les DVK) ou protéines-GLA. En d’autres termes, ces protéines, pour jouer le rôle qui leur est attribué, doivent être activées par la vitamine KC’est un groupe de substances qui inclut • La vitamine K1 ou phylloquinone. Dans l’alimentatio.... En cas de déficience ou d’insuffisance en vitamine KC’est un groupe de substances qui inclut • La vitamine K1 ou phylloquinone. Dans l’alimentatio..., une partie d’entre elles peuvent ne pas être activées et, donc être inefficaces. La MGP est l’une de ces protéines dont l’activation dépend de la vitamine KC’est un groupe de substances qui inclut • La vitamine K1 ou phylloquinone. Dans l’alimentatio.... Sa fonction est de réguler notamment les dépôts de calcium dans les tissus mous et, en particulier, dans les artères. Des niveaux plasmatiques élevés de MGP non activée, indiquant une insuffisance fonctionnelle de vitamine KC’est un groupe de substances qui inclut • La vitamine K1 ou phylloquinone. Dans l’alimentatio..., ont été associés à un risque accru de maladie cardiovasculaire ainsi que de mortalité chez des patients souffrant de maladie cardiovasculaire, de diabète ou de maladie rénale chronique. Des concentrations élevées de MGP non activées ont également été associées à un risque plus élevé de mortalité dans la population générale. L’objectif de cette nouvelle étude[1] était d’évaluer la prévalence d’insuffisance de vitamine KC’est un groupe de substances qui inclut • La vitamine K1 ou phylloquinone. Dans l’alimentatio... à partir de MGP non activée dans une large cohorte de population générale et d’examiner si le statut en vitamine KC’est un groupe de substances qui inclut • La vitamine K1 ou phylloquinone. Dans l’alimentatio... est associé à la mortalité cardiovasculaire et de toute cause. Les scientifiques, pour cela, ont inclus 4273 sujets de l’étude PREVEND. Ils ont constaté que 31 % de la population étudiée avaient des concentrations insuffisantes de vitamine KC’est un groupe de substances qui inclut • La vitamine K1 ou phylloquinone. Dans l’alimentatio.... Cette insuffisance était significativement plus élevée chez les personnes âgées et les sujets présentant une hypertension artérielle, un diabète de type II ou une maladie rénale chronique. Après dix ans de suivi 279 sujets étaient décédés dont 74 morts attribuables à des maladies cardiovasculaires. Ils ont également observé que la MGP non activée plasmatique était associée de façon curviligne avec une augmentation de la mortalité cardiovasculaire et de toutes causes. Il est important de noter que si le statut en vitamine KC’est un groupe de substances qui inclut • La vitamine K1 ou phylloquinone. Dans l’alimentatio... est un facteur de risque d’issues défavorables, c’est aussi un facteur de risque modifiable. D’autres essais cliniques prospectifs pour savoir si une correction d’un faible niveau de vitamine KC’est un groupe de substances qui inclut • La vitamine K1 ou phylloquinone. Dans l’alimentatio... peut réellement améliorer les perspectives de santé sont encore nécessaires. [1] Riphagen IJ et al., Prevalence and effects of functional vitamin K insufficiency : the PREVEND study. Nutrients 2017, 9, 1334. Baies d’argousierL’argousier, Hippophae rhamnoides, est un arbuste épineux qui donne de petits fruits jaune-orangés au goût acidulé. Il est originaire d’Europe et d’Asie et on le rencontre en Chine, en Inde, en Mongolie, en passant par la Russie, et jusqu’à certaines région d’Europe. Des préparations à base d’argousier sont utilisées depuis plus de mille ans par la médecine traditionnelle en Chine, en Inde, en Mongolie et au Tibet. Les premiers écrits concernant les effets bénéfiques de l’argousier se trouvent dans un traité médical tibétain du 8e siècle. Les jeunes pousses et les feuilles de l’argousier étaient utilisées par les Grecs de l’Antiquité pour faire prendre du poids à leurs chevaux et qu’ils aient un pelage brillant. C’est de cet usage qu’il tire son nom latin Hippophae qui signifie cheval et briller. La recherche contemporaine sur les propriétés de l’argousier en est encore à ses débuts. Mais des travaux effectués sur l’animal et chez l’homme montrent que certaines préparations à base de baies d’argousier pourraient avoir des effets bénéfiques, notamment sur des facteurs de risques cardiovasculaires. Hyperinsulinémie, dyslipidémie et dysfonctionnement endothéliale trouvent souvent, au moins en partie, leur origine dans une hyperglycémie postprandiale, fréquente et répétée et peuvent contribuer au développement de maladies cardiovasculaires, au diabète de type II, au surpoids ou à l’obésité. Des aliments à faible index glycémique comme différentes baies pourraient réduire la glycémie postprandiale et le pic de glycémie sécrétée ainsi qu’améliorer le contrôle de l’appétit en raison de leur teneur en fibres. Les baies d’argousier ont une densité énergique deux fois plus importante que les fraises, principalement en raison de leur richesse en acides gras insaturés et sa teneur en fibre est trois fois plus élevée que celle des fraises. L’objectif de cette étude[1] croisée, randomisée, contrôlée et en simple aveugle était d’évaluer les effets de fraises et de baies d’argousier cultivées au Danemark sur la glycémie et les niveaux d’insuline postprandiaux d’hommes obèses ou en surpoids. Dix hommes ont participé à cette étude. Ils ont consommé trois traitements avec, entre chacun d’eux, une période de deux jours pendant lesquels ils mangeaient jusqu’à satiété des toasts au jambon et au fromage accompagnés de 300 ml d’eau. Les trois traitements étaient constitués d’un smoothie contenant soit 120 ml d’eau, 150 g de baies d’arbousier et 35 grammes de sucrose, soit 150 g de fraises et 35 g de sucrose, soit 35 g de sucrose et 8,8 g de fructose, le dernier servant de contrôle. Le contenu nutritionnel des trois était ajusté de telle façon qu’ils apportent une quantité identique d’énergie, de protéines et de graisse. Les résultats montrent que les baies d’argousier ont significativement amélioré le profil glycémique des sujets par rapport au contrôle et contrairement aux fraises qui n’ont pas eu d’effet significatif. Il en est de même de la baisse des concentrations plasmatiques d’insuline. L’augmentation maximale de cette dernière était significativement plus basse de 23,6 % avec les baies d’argousier par rapport au smoothie contrôle. En conclusion, les baies d’argousier ont retardé et diminué la réponse à l’insuline. Leur mécanisme d’action reste cependant inconnu. Aucun effet n’a, par contre, été observé sur la glycémie postprandiale. Cette étude a cependant un certain nombre de limites dont notamment le petit nombre de sujets et le fait que seulement des hommes y aient participé. Les effets observés devront donc être confirmés dans des études portant sur un plus grand nombre de sujets et avec une consommation régulière sur une période plus ou moins longue. [1] Mortensen MW et al., Sea buckthorn decreases and delays insulin response and improves glycaemic profile following a sucrose-containing berry meal : a randomised, controlled, cross-over study of danish sea buckthorn and strawberries in overweight and obese male subjects. Eur J Nutr October 11, 2017. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 26 janvier 2018