Vitamine K et risque cardiovasculaire Une nouvelle étude associe une déficience en vitamine K à une augmentation du risque cardiovasculaire. Dix-neuf protéines dépendantes de la vitamine K ont déjà été identifiées. Elles jouent un rôle important, notamment, dans la coagulation sanguine, l’activité des plaquettes et la biologie vasculaire. Ces protéines sont, à l’origine, produites par l’organisme sous une forme inactive. Pour être efficaces et remplir la mission pour laquelle elles ont été créées, une conversion doit être réalisée, un processus complexe qui nécessite la présence de la vitamine K en quantité suffisante. Nos besoins en vitamine K ont été définis pour qu’elle puisse remplir le premier rôle qu’on lui connaissait : la régulation de la coagulation sanguine. Mais on sait maintenant qu’elle a de nombreuses autres fonctions, notamment pour l’équilibre du calcium dans l’organisme, pour qu’il vienne renforcer les os et ne participe pas à la rigidification des parois artérielles. Les auteurs de l’étude ont cherché à savoir si l’activité d’une protéine dépendante de la vitamine K était associée à des maladies cardiovasculaires dans un échantillon multiethnique d’adultes issu de l’étude multiethnique de l’athérosclérose (MESA pour multi-ethnic study of atherosclerosis) qui ont été suivi pendant 11 ans. L’activité de la protéine dépendante de la vitamine K a été évaluée par la mesure de la concentration de DCP connue comme étant une protéine induite par l’absence de vitamine K. Les résultats ont montré que le taux d’accidents cardiovasculaires ischémiques était plus important lorsque la concentration de DCP était plus élevée. Les sujets qui avaient la plus faible activité de la protéine dépendante de la vitamine K avaient un risque deux fois plus élevé d’accident cardiovasculaire que ceux avec l’activité la plus élevée. En fait, 84 % des participants de l’étude avaient une DCP > 2 ng/mL (une concentration considérée comme le seuil d’inactivité de la protéine dépendante de la vitamine K) et avaient donc une subdéficience en vitamine K. Des chercheurs avaient identifié des populations consommant de grandes quantités de vitamine K1 et K2 et constaté qu’ils avaient une meilleure santé cardiaque et osseuse. Des études d’intervention ont également montré qu’une supplémentation en vitamine K réduisait les facteurs de risque cardiovasculaires. Les résultats de cette nouvelle étude augmentent l’intérêt pour cette classe de protéines dépendantes de la vitamine K. D’autres études devront être réalisées pour comprendre le rôle précis qu’elles jouent dans les maladies cardiovasculaires. Danziger J et al., Vitamin K-dependant protein activity and incident ischemic cardivascular disease. The multi-Ethnic study of atherosclerosis. ATVBAHA. March 31 2016. Doi : 10.1161/ATVBAHA.116.307273. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 30 juin 2016