Infolettre 32 – 31 mars: Probiotiques, obésité et surpoids • Huile d’olive et ostéoporose • Baby blues, tyrosine, tryptophane et myrtilles Probiotiques,L’obésité est considérée comme une maladie inflammatoire systémique chronique de faible niveau. Elle est le résultat d’interactions entre les gènes et des facteurs environnementaux incluant l’alimentation, la composition des aliments et le style de vie. Des données suggèrent que le microbiote intestinal est impliqué dans le développement de l’obésité et que sa modulation, avec notamment, des probiotiques, pourrait aider à traiter l’obésité. Certaines souches de Lactobacilles et de bifidobactéries semblent exercer des effets bénéfiques sur le métabolisme, améliorer l’équilibre du glucose et l’inflammation, réduire la masse grasse et le poids corporels ainsi que protéger du stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica.... Un essai[1] clinique randomisé, en double aveugle et contrôlé contre placebo a été conçu pour évaluer les effets d’un mélange de souches probiotiques comparés à ceux d’une intervention nutritionnelle isolée sur la composition corporelle, le profil lipidique, l’inflammation chronique, le statut antioxydant… Quarante-trois femmes obèses ou en surpoids, âgées de 20 à 59 ans, ont été enrôlées dans cette étude qui a duré huit semaines. Elles ont reçu quotidiennement quatre sachets d’un mélange de souches de probiotiques ou un placebo à prendre avant leur petit-déjeuner. Le mélange était constitué des souches probiotiques Lactobacillus acidophilus LA-14, Lactobacillus casei LC-11, Bifidobacterium bifidum BB-06, Bifidobacterium lactis BL-4 et Lactococcus lactis LL-23 et les quatre sachets apportaient 1 x 1010 CFU (unité formant colonie) par jour. Les résultats ont montré que la prise du mélange de souches probiotiques a amélioré la composition corporelle (elle a diminué la graisse abdominale) et l’activité d’une enzyme antioxydante, la glutathion peroxydaseLa glutathion peroxydase est une enzyme clé du système de défense antioxydant de l’organisme., mieux que la seule intervention alimentaire. Par contre elle n’a eu aucun effet sur les marqueurs de l’inflammation. [1] Gomes AC et al., The additional effects of a probiotic mix on abdominal adiposity and antioxidant status : A double-blind, randomized trial. 0besity. 2017 Jan ; 25(1) : 30-38. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez Huile d’oliveL’ostéoporose est caractérisée par une diminution de la masse osseuse et une altération de la micro-architecture du tissu osseux. Les personnes souffrant d’ostéoporose ont un risque accru de fractures. L’os est un tissu vivant constitué d’une matrice organique de protéines et de différents minéraux et se renouvelle en permanence. L’os vieilli est résorbé par des cellules osseuses, les ostéoclastes. La cavité résorbée est ensuite comblée par l’os nouvellement formé par les ostéoblastes. L’ostéoporose est la conséquence d’un déséquilibre entre la résorption et la formation des os, au profit de la première. L’incidence des fractures dues à l’ostéoporose est plus faible dans les pays du bassin méditerranéen où l’huile d’olive est une composante importante de l’alimentation. Les effets de l’huile d’olive sur le métabolisme et la santé cardiovasculaire sont maintenant reconnus. Plusieurs études sur animaux ont montré que la consommation d’olives, d’huile d’olive ou de polyphénolsC’est une famille de molécules fortement antioxydantes que l’on trouve en abondance dans les v... d’olives pourrait améliorer la santé du squelette en améliorant la densité minérale osseuse, la force biomécanique des os et les marqueurs du renouvellement osseux. Ces effets bénéfiques pourraient être attribués à leur capacité à réduire le stress oxydantLe stress oxydant apparait lorsque l’organisme est soumis à tellement d’attaques par des radica... et l’inflammation. Des études sur l’homme révèlent que la consommation quotidienne d’huile d’olive pourrait prévenir le déclin de la minéralisation osseuse et améliorer les marqueurs du renouvellement osseux. Une étude[1] a été définie pour explorer l’effet de la consommation quotidienne d’huile d’olive et de ses dérivés sur le risque de fracture lié à l’ostéoporose dans une population méditerranéenne âgée et d’âge moyen. Elle a inclus les 870 participants recrutés par le centre espagnol Reus de l’étude PREDIMED (prévention par le régime méditerranéen). Ces participants, âgés de 55 à 80 ans, avaient un risque cardiovasculaire élevé. Ils ont été répartis de façon aléatoire en trois groupes pour suivre un régime méditerranéen supplémenté avec de l’huile d’olive, un régime méditerranéen supplémenté avec des noix ou un régime pauvre en graisse. Un questionnaire validé de fréquence de consommation des aliments a été utilisé pour évaluer les habitudes alimentaires et la consommation d’huile d’olive. Les informations sur les fractures ostéoporotiques ont été obtenues des enregistrements médicaux. Au cours du suivi de 7 à 8 ans des participants, cent-quatorze cas de fractures liées à l’ostéoporose ont été enregistrés. Les participants ayant la plus forte consommation d’huile d’olive vierge avaient un risque 51 % plus faible de fracture liée à l’ostéoporose que ceux en ayant la plus basse. [1] Garcia-Gavilan JF et al., Extra virgin olive oil consumption reduces the risk of osteoporotic fractures in the PREDIMED trial. Clinical Nutrition. Published online ahead of print. http://dx.doi.org/10.1016/j.clnu.2016.12.030 Baby blues, tyrosine, tryptophaneLe baby blues ou post-partum blues ou, encore, syndrome du troisième jour, touche 30 à 80 % des accouchées. Il se traduit, dans les tous premiers jours après l’accouchement, par de l’anxiété, de l’irritabilité, des troubles du sommeil, de la fatigue, des plaintes somatiques, des crises de larmes …. Le baby blues survient entre le troisième et le sixième jour après l’accouchement. Il peut ne durer que quelques heures et quatre à cinq jours au maximum. Ensuite, si les symptômes persistent après la première semaine ou s’intensifient, cela devient une dépression du post-partum. Le retour à la maison avec le bébé a généralement lieu trois jours après l’accouchement et coïncide avec la chute brutale du taux d’hormones. Dans de nombreux cas, c’est aussi le moment de la montée du lait accompagnée de celle du taux d’ocytocine et de la prolactine dans le sang. A ce moment-là, dans le cerveau des jeunes mamans, le niveau d’une enzyme, la monoamine oxydase ou MAO-A, est particulièrement élevé. Or son rôle est de dégrader la sérotonine, la noradrénaline et la dopamine, trois messagers chimiques de l’humeur souvent déficients dans les états dépressifs. Une équipe de chercheurs[1] a décidé d’évaluer si la prise d’un complément alimentaire apportant des nutriments susceptibles de contrer les effets de la MAO-A pouvait aider à prévenir l’apparition du baby-blues. Le tryptophane est le précurseur de la sérotonine et la tyrosine celui de la noradrénaline et de la dopamine. La myrtille est riche en anthocyanidine, de puissants antioxydantsUn antioxydant est une substance qui s’oppose à l’action délétère des radicaux libres et pro.... Vingt et une jeunes femmes ont reçu, le troisième soir après la naissance de l’enfant et jusqu’au cinquième jour inclus, 2 grammes de L-tryptophane, 10 grammes de L-tyrosine et un jus de myrtille. Vingt jeunes femmes ne recevant pas de complément alimentaire ont servi de groupe de contrôle. Cinq jours après la naissance, c’est-à-dire au moment où le baby-blues est à son maximum, l’humeur des mamans a été évaluée. Chez les jeunes mamans qui n’ont pas pris le complément alimentaire, les scores de dépression avaient augmenté alors que celles qui avaient été supplémentées ne montraient aucun signe dépressif. Les niveaux totaux de tryptophane et de tyrosine dans le lait maternel n’ont pas été affectés par la supplémentation. Remarque : les doses utilisées dans cette étude sont élevées. Il est conseillé de consulter un professionnel de santé avant de prendre une telle supplémentation. [1] Dowlati Y et al. Selective dietary supplementation in early postpartum is associated with high resilience against depression mood. PNAS published online ahead of print : doi: 10.1073/pnas.1611965114 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 31 mars 2017