Infolettre 12 – 20 septembre: Magnésium et diabète – Echinacée et infections respiratoires – Les promesses du melon amer MagnésiumLe magnésium est indispensable à plus de 300 réactions enzymatiques dans l’organisme. Il est impliqué dans la santé des muscles, des os, des systèmes nerveux et immunitaire, dans la régulation du rythme cardiaque, du niveau de sucre sanguin, de la pression sanguine et participe à la synthèse des protéines et au métabolisme énergétique. L’évolution de l’alimentation moderne a un retentissement important sur les apports quotidiens de magnésium et les carences sont fréquentes. En France, près d’une femme sur quatre et un homme sur six manquent de magnésium. Une déficience en magnésium peut avoir de multiples conséquences néfastes sur la santé. Les mécanismes impliqués dans l’homéostasieCe terme a été introduit pour la première fois par le médecin et physiologiste français, Claude... du magnésium se sont mis en place il y a des millions d’années, quand l’apport en magnésium était considérablement plus élevé. Nos mécanismes homéostasiques et notre génome étant les mêmes que chez nos ancêtres, notre métabolisme est donc plutôt adapté à un apport élevé en ce minéral. Le maintien des stocks de magnésium de l’organisme dépend de plusieurs variables : le niveau de magnésium apporté par l’alimentation, l’absorption intestinale du magnésium et son excrétion – essentiellement contrôlée par les reins, qui dépend également de facteurs environnementaux, comme l’exposition au stress qui accroît son excrétion de façon importante. Le mode de vie et les habitudes alimentaires actuels ont comme corolaire une réduction des apports énergétiques et la consommation d’aliments à faible densité en magnésium. De plus, l’alimentation habituelle dans les pays occidentaux entretient en permanence un léger état d’acidose métabolique, à cause de la prépondérance d’aliments d’origine animale sur les fruits et légumes. Cette acidose métabolique accroît l’excrétion urinaire de magnésium. Une déplétion en potassium peut également avoir un effet similaire, bien que par des mécanismes différents. L’effet protecteur du magnésium contre l’insulino-résistance et le diabète Plusieurs études suggèrent qu’une consommation insuffisante en magnésium constitue un facteur de risque pour la perturbation de la régulation du glucose sanguin et le diabète de type II. Un[1] certain nombre de données indiquent qu’une supplémentation régulière en magnésium pourrait retarder l’évolution d’une perturbation de la régulation du glucose sanguin à un diabète de type II. Dans une étude épidémiologique de cinq ans portant sur plus de 1 000 individus en bonne santé, des scientifiques ont montré qu’une consommation importante de magnésium était associée à une meilleure sensibilité à l’insuline[2]. Un déficit en magnésium est particulièrement fréquent chez le diabétique et il peut représenter un facteur d’insulinorésistance susceptible de contribuer au cercle vicieux conduisant à l’aggravation progressive des altérations métaboliques. Il a également été mis en cause dans le développement des complications du diabète. Une méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét...[3] d’essais randomisés contrôlés met en évidence les effets bénéfiques d’une supplémentation en magnésium chez des sujets avec une régulation perturbée de la glycémie chez qui elle retarde l’apparition de la maladie. Chez les patients diabétiques, la supplémentation en magnésium a provoqué une diminution de la glycémie à jeun et chez les patients à risque de diabète de type II, elle a amélioré la réponse à un test de tolérance au glucose. Ces résultats montrent combien il est important d’avoir des apports suffisants en magnésium par l’alimentation et / ou la prise de compléments alimentairesLa directive européenne 2002/46/CE définit les compléments alimentaires comme des denrées alimen... et de contrôler régulièrement le niveau sanguin de magnésium. On trouve du magnésium dans les eaux minérales, les légumineuses, les noix, les oléagineux secs, le chocolat, les céréales complètes, les légumes à feuilles vertes, le germe de blé … [1] Mooren FC. Magnesium and disturbance in carbohydrte metabolism. Diabetes Obes Metab. 2015 Mays 13. Epub 2015 May. [2] Ma B. et al., « Dairy, magnesium and calcium intake in relation to insulin sensitivity: approaches to modeling a dose-dependent association », Am. J. Epidemiol., 2006 Sep 1, 164(5):449-58. [3] Veronese N et al. Effect of magnesium supplementation on glucose metabolism in people with or at risk of diabetes : A systematic review and meta-analysis of double-blind randomized controlled trials.Eur J Clin Nutr 2016 August 17, 1-6. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez EchinacéeL’échinacée est originaire d’Amérique où les indigènes l’utilisaient traditionnellement pour soigner toute une série de problèmes de santé, principalement ceux demandant une stimulation du système immunitaireSon rôle est de protéger l’organisme des agresseurs extérieurs et internes : virus, bactéries.... La plupart des recherches scientifiques sur l’échinacée ont été faites en Allemagne où les préparations à base d’échinacée sont devenues de plus en plus populaire au début des années 1900. L’échinacée est utilisée pour prévenir et soigner le rhume, la grippe et les infections des voies respiratoires supérieures. Une action sur le système immunitaireSon rôle est de protéger l’organisme des agresseurs extérieurs et internes : virus, bactéries... L’échinacée ne semble pas agir directement sur les agents infectieux mais intervenir en stimulant les mécanismes naturels de défense de l’organisme. Différentes espèces d’échinacées ont démontré des propriétés immunostimulantes. L’echinacea purpurea et l’echinacea angustifolia semblent toutes deux activer l’immunité cellulaire non spécifique, l’immunité humorale et le système du complément. La commission E allemandeC’est une commission qui a été créée en 1978 par le gouvernement allemand (Bundesinstitut für... fait état d’expériences sur l’animal et sur l’homme qui ont montré que l’échinacée (E. purpurea), administrée par voie orale ou parentérale, a des effets immuno-stimulants. Entre autres, une augmentation du nombre des globules blancs et des cellules de la rate, lieu d’activation des lymphocytes, une activation de la capacité de phagocytose des granulocytes humains ainsi qu’une élévation de la température corporelle ont été observées. L’échinacée semble aider à prévenir l’incidence des rhumes L’efficacité des échinacées dans la prévention des infections des voies respiratoires supérieures reste controversée bien qu’un certain nombre d’études indiquent qu’elles peuvent aider à prévenir l’incidence et la durée du rhume. C’est le cas d’une méta-analyseC’est une technique statistique qui consiste à réunir les données provenant de différentes ét... incluant 14 études[1]. C’est aussi celui de deux autres études. L’une a porté sur 755 sujets en bonne santé qui ont reçu pendant quatre mois un extrait de E purpurea fraîchement récoltée (partie aérienne et racine) ou un placebo. La prise de l’extrait d’échinacée a réduit le nombre total d’épisodes de rhume, la durée de prise de médicaments et a inhibé les rhumes d’origine virale[2]. La seconde confirme ces résultats et indique que l’effet de l’extrait est maximal sur les infections récurrentes[3]. Pourquoi des résultats contradictoires ? La diversité des résultats obtenus dans les études peut notamment s’expliquer par l’utilisation de préparations très différentes : E. purpurea, E. angustifolia ou un mélange des deux, extrait de plante fraîche ou de plante sèche, la partie de la plante utilisée : parties aériennes, racine ou les deux, ou la méthode d’extraction utilisée. Mais malgré des études qui ne donnent pas de résultats probants, il semble que certains extraits d’échinacées puissent aider à prévenir l’incidence des épisodes de rhume, diminuer leur intensité et réduire leur durée. [1] Shan S.A. et al. Evaluation of echinacea for the prevention and treatment of the common cold : a meta-analysis. Lancet Infect Dis, 2007 ; 7(7) : 473-480. [2] Jawad M et al. Safety and efficacy of Echinacea purpurea to prevent common cold episodes : a randomized, double-blind, placebo-controlled trial. Evid Based Complement Alternat Med. 2012 ; 2012 : 841315. [3] Ross SM. Echinacea purpurea : a proprietary extract of echinacea purpurea is shown to be safe and effective in the prevention of the common cold. Holist Nurs Pract 2016 Jan-feb ; 30(1) : 54- Les promessesLe melon amer appartient comme le melon classique et la pastèque à la famille des cucurbitacées. Il est cultivé principalement en Inde, en Chine, en Afrique de l’Est, en Amérique du Sud et dans les Caraïbes. Sur les marchés asiatiques, il est connu sous le nom de Karela. Le melon amer contient au moins trois principes actifs avec des propriétés antidiabétiques : la charantine, dont les effets hypoglycémiants ont été démontrés, la vicine et un composant similaire à l’insuline appelé polypeptide-p. Le melon amer contient également une lectineCe sont des protéines qui se lient de manière spécifique et réversible à certains glucides. Ce ..., une protéine qui se lie de façon spécifique à certains glucides Cette lectineCe sont des protéines qui se lient de manière spécifique et réversible à certains glucides. Ce ... pourrait réduire les concentrations sanguines en glucose en agissant sur les tissus périphériques et en diminuant l’appétit. Depuis quelques années, ces effets sur la santé et, en particulier sur la gestion du sucre sanguin et des facteurs de risque cardiovasculaires associés au diabète fait l’objet de recherches scientifiques dans des centres dans le monde entier. En janvier 2011, les résultats d’une étude montrent qu’une dose quotidienne de 2 000 mg par jour de melon amer réduisait significativement les niveaux de glucose sanguin chez des patients souffrant de diabète de type II. Cependant l’effet hypoglycémiant était moins efficace que celui de la prise de 1 000 par jour de metformine[1]. D’autres études suggèrent une association entre la consommation de melon amer et l’amélioration du contrôle de la glycémie ou que le melon amer accroit la pénétration du glucose dans les cellules et renforce ainsi la tolérance au glucose[2]. Plusieurs études sur l’animal suggèrent que la prise de melon amer pourrait aider à diminuer l’accumulation de graisse viscérale et inhiber l’hypertrophie des adipocytesLes adipocytes ou cellules adipeuses sont des cellules des tissus adipeux. Leur rôle est de stocker...[3]. Les recherches sur les effets bénéfiques pour la santé du melon amer sont encore à leur début et il est encore trop tôt pour être certain de son réel intérêt. D’autres études cliniques, bien conçues, doivent être réalisées pour le vérifier. [1] Fuangchan A et al., Journal of Ethnopharmacology; Hypoglycemic Effect of Bitter Melon Compared With Metformin in Newly Diagnosed Type 2 Diabetes Patients; January 2011. [2] Leung L. British Journal of Nutrition; Anti-Diabetic and Hypoglycaemic Effects of Momordica Charantia (Bitter Melon): A Mini Review; December 2009 [3] Huang H.L. et al. Bitter melon (Mormodica charantia) L.) inhibits adipocyte hypertrophy and down regulates lipogenic gene expression in adipose tissue of diet-induced obese rats. 0 PartagesPartagezTweetezPartagez 30 septembre 2016